lundi 29 novembre 2010

Soirée émotions

Jeudi 25 novembre  17h,  nous revenons de Santa Cruz de Ténérife où nous avons passé la journée. En arrivant à la playa de la Teresitas nous voyons avec stupeur Avanti et Viskas (le voilier de nos amis hollandais) faire du grand rodéo et tirer comme des fous sur leurs ancres. 
En effet,  nous ne nous étions pas aperçus en ville que le vent avait monté, levant une houle devenue dangereuse pour le mouillage. L’équipage de Viskas était aussi en vadrouille sur l’île de Ténérife avec une voiture de location pour la journée. Nous arrivons d’ailleurs en même temps sur la plage en contemplant avec une angoisse à peine feinte ce qui nous attend, malgré les sourires.
Ayant une annexe motorisée, René propose de nous prendre dans son annexe et de remorquer la notre après avoir déposé sa femme et son fils sur leur voilier. Nous les voyons s’éloigner dans leur frêle annexe vers cette mauvaise houle qui les attend après la digue de la plage. On les voit disparaitre entre les vagues une fois passé la digue, rassurant…
René revient, c’est à notre tour. Soudain, à hauteur d’Avanti le moteur de son annexe calle. Le bout de notre annexe vient de se prendre dans l’hélice. Seb prend les rames et tente de maintenir l’annexe face aux vagues pendant que René dégage le bout. Après plusieurs tentatives stressantes à quelques mètres des rochers de la digue où les vagues viennent d’écraser avec fracas, le moteur redémarre.
Nous réussissons à débarquer sur Avanti après avoir attendu un train de vagues plus calme. Seb avale 20 mètres de câblot afin de mettre plus de distance entre nous et la digue pendant que Maud organise tant bien que mal le bateau en vue d’un appareillage imminent. 
René et son fils tentent de décrocher notre mouillage arrière du leur mais malheureusement notre chaine s’est enroulée autour d’un rocher, ils ne peuvent pas la dégager. Ils nous demandent que faire, on leur fait signe d’abandonner notre mouillage secondaire. 
A ce moment là un bateau de la SNSM locale (Salvamento Maritime) vient se poster au vent de nos deux voiliers. Le fait de les voir nous fait monter la pression d’un cran. Y aurait-il quelque chose qui se trame dont on ne soit pas au courant ? 
Après avoir pris contact avec Viskas ils s’approchent de nous en nous demandant de nous mettre sur le canal VHF 74. Le centre de contrôle des Canaries nous appelle alors, nous informant qu’il n’est pas possible de rester sur ce mouillage, ce que nous n’avions de toute façon pas l’intention de faire! Ils nous demandent ensuite le nom du bateau, le dernier port visité et nos intentions. Nous déclinons notre identité et les informons que nous partons pour Las Palmas sur Gran Canaria (port le plus facilement accessible dans ces conditions météo). 
Il commence à faire nuit, nous démarrons le moteur. Seb relève l’ancre pendant que Maud prend la barre. L’ancre relevée, Seb fait signe à Maud de mettre les gaz en marche avant. Après quelques longueurs, le moteur s’arrête net. Horreur, l’orin du mouillage laissé dans la précipitation dans l’eau, se prend dans l’hélice. Panique à bord ! Nous avons encore le temps de jeter l’ancre à l’eau afin de remettre tout ça au clair. Mais nous avons la vedette de sauvetage devant nous prête à faire feu et ne voulons pas prendre de risque ; nous demandons donc une assistance de remorquage. Pendant le remorquage, Avanti est malmené de toutes parts. Nous sommes pris d’un mal de mer terrible (plus tard le commandant nous dira que depuis leur bateau ils se demandaient comment nous faisions pour nous accrocher au notre!). 
Une heure plus tard nous voilà arrivés dans les eaux plus calmes de la Darsena Pesquera. Cette fois-ci nous nous mettons à couple de leur bateau afin qu’ils puissent nous pousser vers l’immense quai prévu pour les cargos afin de nous y amarrer. Dans la manœuvre un chandelier sera tordu. Un policier nous aide à nous amarrer et aide Seb à se hisser sur le haut du quai. Seb rempli les formalités avec la police et la Salvamento Maritime. Nous devons rester à cet emplacement pour la nuit  afin de payer le lendemain les frais de l’opération. Durant la soirée une rafale soulève du sable venant d’un entrepôt qui évidemment couvrira le pont d’Avanti. Oh joie… Finalement, après tous ces événements nous passerons une bonne nuit.

Le lendemain, après avoir pris le petit dèj, un officier de la police maritime nous demande de nous amarrer à la marina de Ténérife. Nous rencontrons en chemin Pépé, un espagnol propriétaire d’un très beau voilier classique blanc de 17 mètres. Il fait des reportages sur tous les navigants des Canaries des plus modestes propriétaires de petit voilier comme nous aux miliardaires et leurs yachts de luxe. Il nous demande s’il peut nous accompagner à la marina de Ténérife et nous filmer. Nous sommes un peu gênés au début mais pourquoi pas !
Nous sommes très bien reçus par le personnel  de la marina. Ils nous trouveront une bonne place et nous serons très agréablement surpris du faible coût de la marina (8€ par jour). Il semble en plus que cette marina ne soit pas habituée à recevoir des voiliers de passage, la marina Atlantiqua étant plus prévue à cet effet.
Nous arrivons au ponton, heureux et soulagés d'être protégés de cette houle soudaine.

La vedette de la Salvamento Maritime

mercredi 24 novembre 2010

Ténérife

Nous sommes arrivés sur l'île de Ténérife le 19 novembre. Nous voulions dans un premier temps allés dans la marina de Santa Cruz de Ténérife pour préparer le bateau en vue de notre traversée pour le Cap Vert. Mais il y a 17 euros de taxe de séjour renouvelable après 10 jours qui viennent s'additionner aux 18 euros de marina, ce qui commence à faire très cher. Nous partons donc directement mouiller devant la Playa Teresitas, à côté de San Andrès au nord de Santa Cruz.

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Nous avons loué une voiture le dimanche 21 pour trois jours. San Cristobal de la Laguna fût notre premier arrêt. On a apprécié l'architecture de cette ville, tout particulièrement les facades colorées et leurs balcons de bois.

Nous sommes ensuite allés à Puerto de la Cruz. Sans intérêt, bétonné, bondé de touristes, nous décidons de partir vers le Teide. Nous nous arrêtons à Orotava pour y passer la nuit. Le lendemain, nous continuons notre ascension dans le Parc National. Dans les hauteurs, la vue sur Puerto de la Cruz et la baie est superbe. Nous arrivons au pied du Teide vers 9 heures. Comme nous avons peu de temps, nous décidons de prendre le téléphérique. Une fois arrivés en haut il nous reste plus que 170 m de dénivelé à faire à pied. Nous arrivons rapidement au sommet de l'Espagne, à 3718 m d'altitude. La vue d'en haut est impressionnante. De là nous voyons Gran Canaria et la Gomera. Des odeurs de soufre se dégagent des fumeroles environnantes. On ne peut presque pas y laisser la main tellement la vapeur est bouillante à la sortie. 
Nous descendons cette fois-ci le Teide à pied soit 1400 m de dénivelé. Pendant la descente nous avions l'impression de marcher tantôt sur la Lune, tantôt sur Mars, selon que la lave etait grise ou rouge.


Nous avons ensuite repris la voiture pour voir Los Gigantès, immenses falaises se jetant directement dans la mer. Nous dormons le soir sur la plage de San Juan plus au sud. 


Le troisième jour, nous longeons toujours la côte ouest en direction de Adeje pour faire une randonnée dans le Barranco del Infierno. L'accès est fermé pour des raisons de sécurité, mais désobéissants que nous sommes nous franchissons quand même la barrière. La randonnée s'est faite plutôt rapidement; deux heures aller-retour. Le paysage est sublime, grandiose. Les versants sont bordés de cactus, et la végétation foisonne près du lit de la rivière. La randonnée se termine au pied d'une cascade et de hautes falaises se resserant autour de nous. Finalement nous avons constaté qu'il était plus question de maintenance que de danger sur cette randonnée.



Après cette bonne suée nous voulions nous baigner sur les plages du sud (Playa de Las Amérincas, Los Cristianos) mais nous avons découvert une côte ultra bétonnée, ravagée par le tourisme de masse. Sur les plages, les transats sont aussi serrés et rangés que les places d'un parking de supermarché.
Il n'y a plus rien à voir qui nous intéresse, nous rentrons à la playa de Teresitas.

Nous retrouvons notre petit Avanti roulant toujours aussi désespérement d'un bord à l'autre, sagement ancré à la même place (ouf!). A peine sur le pied posé à bord, le mal de mer nous reprend (ô joie...), nous décidons de manger et dormir sur la plage.

Le lendemain, nous faisons la connaissance d'un couple de hollandais (Pauline et René... pas très hollandais tout ça!) très sympa. René et son fils (qui est venu les rejoindre pour une semaine de vacances) aident Seb à établir un mouillage secondaire pour forcer Avanti à se mettre face à la houle et réduire ainsi le roulis.

Nous allons ces prochains jours changer de mouillage pour aller plus au sud afin de se protéger d'un coup de vent qui devrait arriver dimanche.

mardi 9 novembre 2010

La Graciosa

Nous voilà enfin arrivés sur l'île de la Graciosa après 6 jours et 18h de
traversée depuis Cascais, soit 93 miles nautiques par jour de moyenne.
Le quatrième jour de notre traversée, après avoir mis la ligne de traine
pendant 2h nous avons eu la joie de remonter trois bonites d'un coup. Maud
(redoutée par tous les poissons des mers) s'est chargée de la mise à mort
et de la préparation de ses si bons poissons. Après avoir levé les filets,
une partie a servie à faire des sushi (marinés dans de la sauce soja et du
wasabi) et l'autre a finit dans la poêle. C'était un vrai délice surtout
après ces premiers jours de jeun forcés.
Les deux derniers jours furent longs. On commençait à rêver avec
insistance des Canaries et de ses plages.
Nous sommes arrivés finalement ce matin à 9.00 à la marina Caleta del Sebo
(comme Sebo !) sous les grains. Le responsable du port nous fait signe
qu'il n'y pas de place. Après avoir discuté avec lui, il nous laisse
finalement rester pour la nuit. Il faut dire que cette marina est assez
bondée (certainement dû à son faible coup, moins de 3€ la nuit pour
Avanti), ce qui oblige sûrement le responsable à être un peu rude avec les
arrivants.
Nous n'avons pas encore posé pied à terre, il va falloir que vous
patientez pour avoir plus en détail la description et les photos de l'île.
Message envoyé depuis Iridium

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samedi 6 novembre 2010

Position: 033 15.343 N 011 51.914 W

Nous avons passé hier la mi-parcours, nous ne sommes plus qu'à 253 miles
de Graciosa. Les deux premiers jours, nous avons fait une très bonne
progression mais depuis le troisième jour nous subissons de la pétole. Les
vents devraient se renforcer ce soir ce qui nous permettrait d'arriver à
Graciosa d'ici 3 jours. A nouveau, les trois premiers jours ont été
marqués par un mal de mer tenace mais depuis hier soir nous allons mieux
et nous recommençons à manger.
Chaque jour qui passe, nous sentons la température montée. Nous avons
croisé quelques oiseaux mais malheureusement pas de dauphins.
Vivement les Canaries pour enfin nous baigner.

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mardi 2 novembre 2010

Depart pour les Canaries

Nous voila de nouveau prets pour le depart. Prochain stop l'ile de Graciosa.
Les conditions meteo sont bonnes, on part avec un grand soleil, 15 a 20 noeuds de vent de secteur nord et une houle de nord-ouest de 3m.

On vous tiendra evidement au courant de notre progression par Iridium.

A bientot!