dimanche 23 janvier 2011

Sainte Lucie

Première traversée de l’Atlantique accomplie! 

Nous sommes arrives ce matin à Rodney Bay/Sainte Lucie a 9h30 du matin heure locale. Nous sommes vannés! Le régulateur d’allure nous a finalement lâché 5 jours plus tôt, nous contraignant à nous relayer à la barre 24h/24. On vous le confirme, un régulateur d’allure c’est indispensable à bord. Mise à part quelques violents grains, ces derniers jours de traversée étaient moins pénibles que les précédents. La chaleur excessive de la journée nous obligeait à faire des quarts d’une demi-heure pour éviter de rôtir sous le soleil. 

L’atterrissage s’est très bien passé, nous avons commencé à voir les éclairages publics de la Martinique en début de nuit, puis de Sainte Lucie peut après. C’est au levé du soleil que nous avons découvert les formes ondulées de l’ile. La baie est magnifique et remplie de voiliers au mouillage. En remontant le chenal de la marina nous avons été salués par quelques habitants de l’ile près de leurs embarcations de pêche. Avant même de poser le pied sur l’ile, le dépaysement est total. 

Nous nous sommes directement rendus à Rodney Bay Marina pour passer la douane ou nous nous sommes déjà fait remarquer a cause de la petitesse de notre bateau. Le douanier nous demande : «Avez-vous traverse l’Atlantique avec ce petit bateau ? Oui. Vous êtes bien courageux !». Encore une fois, Avanti fait tout petit au milieu de tous ces grands bateaux de voyage. Nous nous sommes ensuite mis au ponton afin d’effectuer les réparations du portique du régulateur d’allure. 

Nous devons trouver un soudeur répondant au surnom cocasse de « Chinaman »… on vous tiendra au courant du succès de cette nouvelle aventure dans le prochain post. 

Mais pour l’heure, l’urgence numéro 1 est d’aller se ravitailler en fruits et légumes frais. Culinairement parlant nous n’avons quand même pas été malheureux pendant la traversée, grâce aux conserves faites par Maud et nos mamans. C’est quand même magique d’ouvrir un bon plat fait maison de légumes et de viande, prêt dans l’instant, en pleine mer. 

Pour ce qui est des fruits et des légumes embarqués, tout a tenu jusqu’au bout ; les choux ont duré 15 jours, les oranges et mandarines 20 jours et les pommes jusqu’au dernier jour. Le jambon de pays que l’on a acheté il y a 3 mois de ça à Cascais au Portugal est toujours en pleine forme, bien qu’ayant le cuissou bien entamé maintenant. Malgré les chaleurs à bord, cette viande n’a jamais tournée. 

Au niveau de la consommation d’eau douce à bord: sur les 374 litres embarqués à bord, nous en avons consommé 190 ce qui fait 3,3 litres par jour par personne. Cela comprend la consommation personnelle, la cuisine et les douches. 

Nous avons fait 2800 milles nautique en 29 jours et 17 heures, ce qui fait une moyenne de 4 nœuds, ce qui n’est pas si mal contenu de la première semaine de pétole désastreuse. Il faut dire que nous avons eu sur le reste de la traversée un alizé très soutenu. 

En conclusion, même si nous avons eu des moments parfois difficiles, nous sommes ravis de cette transat.

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mercredi 12 janvier 2011

Jour 18

Position: N 18 27.994 W 40 53.279

Il y a 5 jours de ca le temps a commencé à se gâter, nous apportant une
mer forte à très forte et un vent de force 6-7. Depuis lors, nous passons
le plus clair de notre temps cloitré à l'intérieur d'Avanti. La houle est
croisée et très inconfortable.
De temps à autre des déferlantes assez violentes viennent fouetter Avanti
sur le flan ou l'arrière, le couchant presque parfois. On entend alors le
grondement sourd de la déferlante passer sur nous, roulant sur le roof. A
deux ou trois reprises nous avons été surpris par l'une d'entre elles,
venant de nulle part, le panneau de pont et la descente ouverte, c'est
alors les chutes du Niagara à bord! Quelle joie d'éponger tout ca. On
comprend maintenant quand les coureurs au large disent se sentir comme
dans une machine à laver dans ces conditions là.
L'acharnement de ces masses d'eau a eu raison de notre régulateur d'
allure. La plaque inox le supportant est en train de s'arracher du
portique (voir photo). Heureusement, Maud s'est aperçue du problème à
temps, et Seb a pu faire un brelage de fortune qui devrait tenir bon
jusqu'à notre arrivée à Sainte Lucie. Un peu plus et nous perdions le
régulateur d'allure. C'est un élément extrêmement important à bord, c'est
lui qui barre Avanti nuit et jour, nous laissant le luxe de faire notre
veille depuis l'intérieur quand on se fait trop rincer dans le cockpit. La
perspective de barrer Avanti 24h/24 dans cette mer là ne nous enchante
guerre.
A mesure que nous progressons, la chaleur augmente toujours un peu plus.
Il fait 27 degrés le jour et 25 la nuit, ce qui nous force à laisser la
descente et le panneau de pont ouverts le plus possible. Car une fois tout
ferme l'air devient très vite lourd à bord. Mais gare aux déferlantes…
Hier dans une accalmie nous avons pu prendre notre 2eme vraie douche de la
traversée, les autres étant des toilettes de chat. Les seaux d'eau de mer
que l'on se déverse sur le corps font un bien fou. La température de l'eau
avoisine les 25 degrés. Le vent et le soleil nous sèchent rapidement.
Nos moyennes quotidiennes ont depuis augmenté; nous faisons 110 miles
nautiques par jour, notre record étant 136.
Si les conditions se maintiennent, nous pensons arriver a Sainte Lucie
dans 12 jours environ.

vendredi 7 janvier 2011

Bonne Annee a tous!

Position : N19 01.490 W 30 41.290

Merci a tous pour vos voeux laisses sur l'Iridium et notre site web. Ca
nous fait un immense plaisir de recevoir des nouvelles de chacun, a
fortiori en mer. Nous avons passe le Cap Vert et sommes desormais en route
directe vers les Antilles. Notre progression est satisfaisante, nous
faisons en moyenne 90 miles nautiques par jour. Les conditions meteo sont
bonnes, les alizes soufflent entre 10 et 15 nœuds, la houle est croisee
mais pas trop desagreable. Nous sommes plein vent arriere, les voiles en
ciseaux, le genois tangonne. La vie a bord se passe bien, nous profitons
du soleil dans le cockpit, devorons notre bibliotheque du bord et pechons
quand l'envie de poisson se fait sentir. Toujours pas de bateau a l'
horizon, nous evoluons dans un immense desert bleu. Et pourtant la vie
grouille autour de nous: nous avons tous les deux jours des visites de
dauphins ; la nuit nous pouvons apercevoir a la lampe torche des araignees
marchant a la surface de l'eau (c'est surprenant de voir ces etres
minuscules et fragiles vivre la, au milieu de nulle part) ; et des petits
oiseaux noir au vol nerveux qui viennent jouer autour d'Avanti.
Plus les jours passent, plus nous revons des Antilles. Pacience... plus
qu'une vingtaine de jours en mer.